Mois : novembre 2014

La tarte au sucre de Fred Pellerin

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Crédit : Laurence Labat
Crédit : Laurence Labat

La semaine dernière, Fred Pellerin nous offrait Plus tard qu’on pense, son troisième disque solo, réalisé par son ami et complice Jeannot Bournival. Il s’agit de son meilleur album à ce jour, un petit bijou qui s’apprécie davantage à chaque écoute. Les arrangements dépouillés, les cordes et le son acoustique des guitares servent très bien les textes poétiques d’une grande beauté qui vont droit au cœur. À peine une semaine après sa sortie, le disque s’est écoulé à près de 20 000 exemplaires, empêchant ainsi One direction, le boys band américain de trôner au sommet du palmarès comme partout dans le monde.

En plus de signer trois chansons, Pellerin a sollicité la collaboration d’auteurs de grand talent : René-Richard Cyr qui avait offert la très belle pièce Il faut que tu saches sur son album précédent, David Portelance (Tenir debout) et Léon Bigras. Trois très belles reprises s’ajoutent aux compositions originales, soit Le grand cerf-volant de Gilles Vigneault, Cajuns de l’an 2000 de Stephen Faulkner et J’espère de pas tomber en amour avec toi de Tom Waits, traduite par David Portelance. À travers les douze pièces offertes, Pellerin aborde des thèmes qui lui sont chers : le temps qui passe, la famille, la nécessaire transmission, la solidarité, à travers lesquels il invite à prendre son destin en main, collectif et personnel.

FredPellerin_cover_PlustardquonpenseSa carrière d’auteur-compositeur-interprète, Fred Pellerin la mène en toute humilité, et même, à contre-courant dans un contexte où l’industrie du disque est secouée par de sérieuses turbulences. Les ventes de ses deux derniers albums réunis totalisent plus de 240 000 exemplaires sans avoir été accompagnés de spectacles et sans que ses chansons ne tournent à la radio. Il s’agit d’un véritable exploit qui témoigne du lien unique et privilégié qu’il a su tisser avec le public québécois, qui ne se dément pas au fil des années et des projets.

Il y a quelques jours, j’ai eu la chance de m’entretenir avec Fred Pellerin pour discuter de ce nouvel opus, mais aussi du rapport qu’entretiennent les Québécois avec leur histoire et leur culture.

MDA : Comment s’est déroulée la gestation de ce disque?

F.P. : Jeannot Bournival et moi, on s’est donné beaucoup de temps, soit un peu plus d’un an et demi. Comme nous l’avions fait pour Silence, tranquillement pas vite, je vais chez lui pendant deux heures et on ne fait rien. La semaine d’après, – je ne suis pas supposé y aller – et finalement, on fait deux tounes. On a fait ce disque sur un rythme ralenti, comme un long mijoté.

MDA : Comment choisis-tu tes collaborateurs?

F.P. : Ça vient au gré de l’amour des chansons que je reçois. Par exemple, quand j’ai dit à René-Richard Cyr que je travaillais à un album, il m’a répondu avoir des textes pour moi qui traînaient dans son ordinateur. C’est à ce moment que la chanson Plus tard qu’on pense a vu le jour. Nous avions presque terminé l’album quand il en a eu une nouvelle idée. Il m’a envoyé trois couplets de ce qui allait devenir la chanson De fils en pères. J’ai zigoné dedans avec ma mandoline et nous avons peaufiné le texte. 

MDA : Ces nouvelles chansons sont plus graves que les précédentes. Quel message veux-tu transmettre à ceux qui écouteront cet album?

F.P.: Même si ce n’était pas volontaire il y a quand même une gravité dans les chansons, une certaine urgence de vivre parce que j’ai conscience du temps qui passe. Les textes invitent à prendre les choses quand elles passent, de faire de notre mieux, de se tenir droit et de pousser fort. C’est ce que je veux qu’on retienne de ces chansons.

Aussi, je ne m’en étais pas rendu compte avant de donner des entrevues, mais la figure du père, la paternité reviennent à quelques reprises. Bien sûr De fils en pères, mais aussi, Les couleurs de ton départ. C’est une chanson d’amour, mais c’est également celle que je chanterais à mon fils. Et Ovide où je raconte quand mon père m’amenait voir ses poules. Un jour, ça été mon tour d’amener mon fils voir les poules d’Ovide.

MDA.: Je constate qu’une inquiétude semble te tarauder et traverse ton œuvre, celle de la fragilité de notre existence collective, de notre survivance qui n’est jamais assurée dans le temps. Pensons à Mommy, Tenir debout et sur ce disque, Plus tard qu’on pense, Cajuns de l’an 2000, Gens du vieux rêve. Penses-tu qu’il soit désormais trop tard pour les Québécois, que nous sommes les nouveaux Cajuns de l’an 2000?

F.P : Non! Même si je pense qu’il est plus tard qu’on pense, il n’est pas trop tard! C’est urgent plus que jamais. Heureusement, on s’en rend compte. On a repris la rue, on manifeste, on sort, on signe, on crie et c’est nécessaire. C’est nécessaire parce que si on lâche, notre sort peut se régler très rapidement. On sera gobé par le grand poisson. Pour agir, n’attendons pas de se retrouver dans le ventre de la baleine…

MDA : Après toutes les défaites que nous avons essuyées, je me surprends parfois à penser que l’indépendance ne se réalisera peut-être pas. Par contre, c’est peut-être grâce au rêve du pays que nous nous interdisons de baisser les bras. Qu’en penses-tu?

F.P : Oui, ce rêve-là nous garde en vie parce qu’on continue de marcher. Peut-être que le projet d’indépendance et de pays sont à rénover. On arrive à un moment où on doit plus exister par « oui » que par « non ». La québécitude existe beaucoup en voulant se définir par opposition à l’Autre. On l’a vu avec la Commission Bouchard-Taylor, puis la Charte des valeurs. On nous a demandé de dire ce dont on ne voulait pas, ce qui n’était pas nous. Mais qu’est-ce qu’on veut? Qu’est-ce qui est nous? Voilà ce qu’on doit chercher à définir. Par la suite, ce sera plus facile de tracer la ligne entre ce qu’on tolère ou non parce que la ligne sera claire. Notre projet, ça devrait être celui-là, de tracer les lignes plutôt que de vouloir définir ce qui passe ou non sur la ligne.

MDA : Quelle est la place de la mémoire et des traditions dans la définition de notre identité collective? 

F.P : Je suis convaincu que la culture, qui est inscrite dans le temps qui participe d’une mémoire, est nécessaire. C’est impossible de se réinventer à partir de zéro à chaque jour. À l’échelle individuelle, les gens qui souffrent d’Alzheimer, ce sont de gens qui perdent la mémoire et ce qu’on dit, c’est que ce n’est plus la personne que je connaissais. Être quelqu’un, c’est être de cette mémoire-là c’est être quelque chose qui est raccord avec ce que tu étais la seconde d’avant et ce que tu étais dix ans auparavant. La mémoire est nécessaire à la définition de l’individu et à la définition collective. Quand on rejette toutes nos traditions qu’on perçoit comme aliénantes, comme un vieux folklore gricheux, on fait sans le savoir une prétention de se réinventer alors que c’est impossible. Pour avoir une construction et des fondations solides, il faut construire à partir de ce qui existe déjà. La maison pourra ainsi être plus haute sans risquer de s’effondrer.

MDA  Les Québécois semblent de moins en moins assumer leurs traditions héritées du Canada français. À ton avis, comment l’expliquer?

FP : Peut-être y a-t-il eu dans la foulée du refus global, un bébé qui a été jeté avec l’eau du bain. Le folklore et les traditions étaient perçus comme de l’aliénation puisqu’elles correspondaient à des valeurs connotées comme étant aliénantes et folklorisantes dans le sens gricheux du terme. Le jour où on se met à cracher sur nos ceintures fléchées, ça ne donne pas le goût à grand monde à apprendre à faire des ceintures fléchées. J’ai appris à faire des ceintures fléchées et ça fait les plus beaux foulards du monde mais on ne flèche plus. Dans quelques années, il n’y aura plus personne qui flèchera et cet art-là, qui n’est pas du tout aliénant, disparaitra. Ce n’est qu’une forme de tricot, de tressage qui n’existe qu’au Québec. C’est quelque chose qui nous appartient en propre et moi je ne suis pas un grand puriste de la ceinture fléchée mais je pense qu’on peut créer des supers belles affaires en récupérant ce savoir-là pour aller là ou pour aller ailleurs si on veut. La recette de la tarte au sucre existe. Tu peux faire une tarte très funky à partir de la recette originale en ajoutant une épice pimentée ou cardamomée mais il reste que cette chose-là existe. Il faut donc apprendre ces rudiments de base de notre culture pour pouvoir les jazzer, les pousser plus loin.

MDA : Est-ce la même chose ailleurs dans le monde?

F.P : Je remarque que souvent, ailleurs, le folklore est célébré et valorisé. En Irlande, la musique traditionnelle est enseignée à l’université tandis que nous, on la sort au jour de l’An et on se dépêche de la ranger immédiatement après parce qu’on en a honte. On ne devrait pas avoir cette attitude-là envers notre musique et nos traditions. Pourtant, il y a tellement-là de matière pour en faire du beau. La racine n’empêche pas l’arbre de monter. Si on coupe les racines en pensant que ça retient l’arbre de pousser, il va mourir.

MDA : Tu donnes de plus en plus de spectacles en Europe. Alors qu’ils ne partagent pas tes références, comment expliquer cet engouement de plus en plus grand pour tes contes de la part des Français et des Belges?

F.P. Ce qui les étonne beaucoup, c’est la liberté que je me donne sur scène, en travaillant sans texte. Ils aiment aussi le délire que je me permets en démanchant la langue. Ils se rendent bien compte que ma langue n’est pas nécessairement celle que les Québécois parlent. Ça devient une autre langue même si je prends pour point de départ un code qu’on a en commun qui est un Grévisse ou une Bescherelle.   

Mes textes et mes références sont très québécoises et même si je ne le rappelle pas à leurs racines, ils y trouvent quand même leur dose de plaisir poétique. C’est étonnant! Comme je fais beaucoup référence à Saint-Élie-de-Caxton, mes contes pourraient n’intéresser que les gens de mon village. Au début, c’est ce que je pensais mais rapidement,  on m’a invité à Saint-Paulin et Saint-Barnabé, ensuite Trois-Rivières, et puis à Joliette. Je me promène maintenant en Suisse, en France, en Belgique. Je fais un tiers de mes spectacles à l’extérieur du Québec. Dans le regard des Français, on peut rapidement jouer les clichés et comme ils aiment ça, ça peut être tentant d’aller jouer dans ce registre-là.  Je ne vais pas dans cette zone là et ils trouvent y quand même leur compte. On me prend d’égal à égal et ça me touche.

MDA : Quels sont tes projets pour les prochains mois?

F.P. : D’ici à l’automne prochain, je vais poursuivre la tournée du spectacle De peigne et de misère. Par la suite, en décembre 2015, on offrira un nouveau spectacle de contes et musique symphonique avec l’OSM. Je travaille aussi avec Francis Leclerc à l’adaptation pour le cinéma du roman Pieds nus dans l’aube de Félix Leclerc.

 

***

Là où très peu d’artistes réussissent, Fred Pellerin fédère autour de sa personne et de son œuvre les Québécois peu importe leur âge, leur provenance et leur classe sociale. Vieille souche ou nouvelle branche, jeune épinette ou vieux chêne, l’amour du public lui est acquis. En plus de nous réconcilier avec un passé que nous avons souvent voulu oublier, il nous rend fiers. Fiers de ce que nous sommes, fiers de ce que nous avons à offrir au monde. À travers son regard, tout devient plus beau et plus grand. Il est à la fois ambassadeur et producteur de culture et l’incarne comme personne d’autre.

C’est donc avec bonheur que nous accueillons son nouveau disque. Pour de plus amples informations sur les activités et la tournée de spectacles de Fred Pellerin, consultez son site à www.fredpellerin.com.

Myriam D’Arcy

Myriam D'Arcy Crédit André Chevrier
Myriam D’Arcy
Crédit André Chevrier

Klô Pelgag: portrait d’une artiste libre

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Crédit: Benoit Paillé
Crédit: Benoit Paillé

Depuis le Gala de l’ADISQ qui s’est déroulé le 26 octobre dernier, le nom de Klô Pelgag est sur toutes les lèvres. Sacrée « Révélation de l’année », un titre amplement mérité, la jeune auteure-compositrice-interprète de 24 ans en a surpris plus d’un au moment de recevoir son Félix. Habitués que nous sommes aux remerciements émotifs de circonstances, une partie de l’audience du gala n’était vraisemblablement pas préparée à aller à la rencontre de cette artiste hors normes. Sitôt ses remerciements colorés par son humour qu’elle-même qualifie d’absurde terminés, les réseaux sociaux et les médias se sont enflammés.

À quelques jours du spectacle qu’elle donnera le 6 novembre prochain en ouverture du festival Coup de cœur francophone, j’ai eu le privilège et le grand bonheur de m’entretenir avec elle. Portrait d’une jeune femme étonnante qui aura tôt fait de bouleverser notre scène musicale.

Artiste multidimensionnelle et surdouée, Klô Pelgag s’intéresse à la danse, au cinéma et au théâtre en plus de la musique. Elle chante et joue du piano avec grande aisance et ses textes à la poésie éclatée sont admirablement bien écrits. À cause de sa personnalité singulière et la totale liberté qu’elle s’autorise, je serais tentée de la comparer à Pierre Lapointe en ce sens qu’elle ne ressemble à personne et qu’elle marquera à coup sûr son milieu et son époque. Et comme Lapointe, elle ne fait pas de compromis sur ce qu’elle est et fait.

Si elle demeure encore inconnue du grand public, Klô Pelgag roule sa bosse depuis quelques années et recueille un succès d’estime de ses pairs et de l’industrie qui ne se dément pas. À l’automne 2013, la sortie de son excellent album L’alchimie des monstres, a été abondamment saluée par la critique. Depuis 2010, son travail et son talent ont été récompensés à de nombreuses reprises. Elle a notamment été lauréate au Festival International de la chanson de Granby (2010); elle a remporté le prix Richard Desjardins au concours Ma Première Place des Arts (2010); récipiendaire du prix Miroir «Célébration de la langue française» au Festival d’été de Québec (2012); lauréate du prix des diffuseurs européens à la bourse RIDEAU 2013, ce qui lui a permis d’entreprendre une carrière florissante en France, nommée Révélation Radio-Canada (2014-2015) et récipiendaire du prix Charles Cros en France (2014).

Originaire de Rivière-Ouelle dans le Bas Saint-Laurent, Chloé Pelletier Gagnon de son vrai nom, explique être très proche de sa famille et ses racines.

KPG : Mes parents vivent dans la maison de nos ancêtres que nous occupons depuis cinq générations. Elle est située face au fleuve et le décor est magique. Je suis une vraiment une fille « de famille ». Nous sommes très proches les uns des autres et nous nous apportons mutuellement beaucoup de soutien. D’ailleurs, mon frère Mathieu travaille avec moi. En plus de m’aider à réaliser les arrangements de l’album, c’est lui qui m’a incitée à faire de la musique.

MDA : Comment te sens-tu depuis le gala de l’ADISQ?

KPG : Je ressens un mélange d’émotions. Je suis à la fois heureuse et fatiguée. Depuis le gala, j’ai reçu beaucoup de beaux messages. J’ai trouvé drôle la forte réaction de certains suite à mon discours prononcé à l’ADISQ. Une chance qu’ils ne viennent pas voir mon spectacle! Ils seraient traumatisés! Par contre, je ne m’en fais pas trop pour les réactions négatives. Certains ne comprennent pas l’humour de deuxième degré. Toutes les personnes que j’admire ne sont pas des gens qui ont fait l’unanimité. Par exemple, de son vivant, Claude Gauvreau, un grand poète québécois, se faisait traiter de fou et huer dans les salles. Depuis son décès, son travail est porté aux nues.

Crédit: Benoit Paillé
Crédit: Benoit Paillé

MDA : Comment composes-tu avec ton image et le regard que portent les gens sur toi?

KPG : Je pense que nous sommes toujours conscients du regard des autres. Parfois, je trouve ça difficile mais j’assume mes idées, qui je suis et ce que je fais. On essaye tous de devenir des meilleurs humains et de s’améliorer. Quand on prend conscience de qui on est, c’est beaucoup plus facile de passer à une autre étape dans sa propre vie. Je suis consciente du regard que posent les gens sur moi. J’aime faire rire les gens et ce n’est pas tout le monde qui apprécie mon humour.

MDA : Quelle est la contribution que tu souhaites apporter à la scène artistique québécoise?

KPG : J’espère de tout mon cœur être pertinente et amener la liberté. Les gens sont beaucoup préoccupés par ce qu’on peut penser d’eux et pour cette raison, ils se contrôlent et se censurent. J’espère aussi apporter un peu de poésie et l’amour des mots. J’aime beaucoup notre langue et je suis fière de m’exprimer en français. Certains artistes me rendent fiers de parler ma langue et je trouve que c’est un beau rôle à jouer, un bel objectif à se donner.

MDA : Quels sont les artistes qui t’inspirent et t’influencent?

KPG : J’aime beaucoup Socalled. C’est un artiste multidisciplinaire de la scène anglophone de Montréal. Il est à la fois marionnettiste, rappeur et pianiste de grand talent. Son spectacle est l’un des plus surprenants que j’ai vus. Aussi, l’Orchestre d’hommes-orchestres. Cette troupe est formée de gens de Québec qui possèdent une formation en musique et en théâtre. Ils sont peu connus mais tournent partout à travers le monde. Ils font des spectacles conceptuels vraiment intéressants puisqu’ils utilisent le théâtre comme effet musical. Celui que j’ai vu s’intitulait L’Orchestre d’hommes-orchestres joue à Tom Waits. J’aime aussi beaucoup Violett Pi.

MDA : Quels sont les artistes qui t’ont donné envie de chanter en français?

KPG : Jean Leloup et Gilles Vigneault me rendent fière de ma langue. Chaque fois que Gilles Vigneault chante ou prend la parole, j’ai envie de lever mon poing dans les airs et crier : « Je suis Québécoise et j’en suis fière! » Gilles Vigneault est solide et toujours de son temps et c’est assez rare d’y parvenir comme il le fait.

MDA : Comment t’est venue l’envie de faire de la musique?

KPG : J’ai longtemps eu le sentiment que je n’étais pas au bon endroit, que je n’étais pas à ma place. J’avais 16 ans lors que j’ai composé ma première chanson et depuis lors, je ne doute plus de ce que j’aime. C’est à ce moment que j’ai compris que la musique pouvait agir tel un remède et faire du bien aux gens ainsi qu’à moi-même. J’ai réalisé que les notes pouvaient résonner comme un médicament et depuis, je n’ai jamais arrêté de faire de la musique.

MDA : D’ailleurs, en lisant tes textes, j’ai remarqué que la maladie et la mort sont des thèmes récurrents de tes chansons. Pourquoi est-ce le cas?

KPG : Comme tout le monde, j’ai été confrontée à la maladie parce que des gens de mon entourage ont été touchés. La mort est un sujet tabou. De mon côté, j’aime m’exprimer à ce propos parce que ça me permet notamment de faire des deuils ou simplement de réfléchir à haute voix avec les gens. C’est donc un peu par expérience personnelle, mais aussi parce que ce sont des thèmes universels, qui touchent et portent à la réflexion.

Aussi, pour la chanson Rayon X qui se retrouve sur mon album, je venais tout juste de regarder un documentaire sur Marie Curie et j’avais envie d’utiliser des mots de laboratoire. J’y aborde le combat entre la science et la religion sur une ambiance inspirée de Star Wars! Aussi, le texte cache un deuxième propos, grivois celui-là, que peu de gens comprennent.

Pour ma part, je dois me confesser : je n’avais pas du tout saisi le sens caché de la chanson!

MDA : Que réserves-tu à ton public montréalais le 6 novembre prochain?

KPG : Ce sera un spectacle complètement fou où je me payerai la traite. Je ferai des choses qui me font plaisir et qui devraient aussi faire plaisir aux gens qui me connaissent. Je présenterai une nouvelle chanson et des arrangements un peu différents sur celles qui font déjà partie du spectacle. À Montréal, j’ai un public de fidèles qui reviennent souvent me voir et à chaque fois, j’essaie et j’espère toujours les surprendre. Nous avons fait construire un nouveau décor et des musiciens supplémentaires s’ajouteront à mon groupe. J’ai très hâte à cette soirée!

Et nous, donc! Pour voir et entendre Klo Pelgag, rendez-vous le 6 novembre prochain au Club Soda à l’occasion du spectacle d’ouverture du festival Coup de cœur francophone.

Myriam D’Arcy

Myriam D'Arcy Crédit André Chevrier
Myriam D’Arcy
Crédit André Chevrier