Hôtel Morphée : pop qualité!

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Crédit: Kelly Jacob
Crédit: Kelly Jacob

Ces jours-ci, peut-être avez-vous entendu l’excellente chanson Dernier jour du groupe Hôtel Morphée. Pour une trop rare fois, les radios commerciales ont accepté de faire tourner une chanson d’un groupe émergent, initiative que nous saluons. Elles ont eu raison puisque la pièce s’est rapidement hissée dans les palmarès. Encore méconnu du public québécois, Hôtel Morphée a fait paraître Des histoires de fantômes, son tout premier album il y a à peine quelques mois. Prolifiques, les membres du groupe viennent de boucler l’enregistrement de Rêve américain, leur deuxième opus qui verra le jour au début du mois de septembre prochain. Dernier jour en est le premier extrait.

La bande est composée de Laurence Nerbonne (voix, violon et guitare), Stéphane Lemieux (batterie et percussions), André Pelletier (guitare et banjo) et Blaise Borboën-Léonard (violon, claviers et percussions). L’arrivée de ce groupe aux accents indies rock et pop dans notre paysage musical est une bonne nouvelle. Formé il y a quatre ans, les membres d’Hôtel Morphée possèdent tous une formation classique et jouent plusieurs instruments, leur permettant ainsi d’exploiter plusieurs registres avec aisance. Les musiciens prônent un certain retour à la simplicité dans les arrangements et laissent leurs instruments faire le boulot que l’ordinateur a souvent remplacé au fil des dernières années. Tout en étant accrocheuses, les chansons sont riches et recherchées. Éraillée sans être fragile, la voix de Laurence s’harmonise parfaitement aux mélodies du premier album et permet d’installer les atmosphères, tandis qu’elle est beaucoup plus franche dans Dernier jour  où à la toute fin de la pièce, elle répond au violon pour l’entraîner dans un joyeux rythme. La chanson est un appel, une ode au recommencement, à la deuxième chance.

« Un autre jour / Pour que tout commence / Dis-moi que tout commence

Si c’était la fin du monde / Si on passait à autre chose / Si le miroir se cassait

Tous ensemble

Dis-moi que tout s’arrange / Dis-moi qu’on existe encore / Dis-moi qu’il reste la journée pour partir ensemble »

Il y a quelques jours, nous nous sommes entretenus avec Laurence et Stéphane pour discuter de Rêve américain à paraître le 9 septembre prochain.  Francs et sans détours, ils sont engagés dans une démarche artistique qui leur tient à cœur et dont ils sont très fiers. Compte-rendu d’une rencontre rafraîchissante.

 

MDA : Pourquoi avoir choisi de vous nommer « Hôtel Morphée »?

Source: www.hotelmorphee.com
Source: http://www.hotelmorphee.com

Laurence : « En tournée, les spectacles nous amènent à visiter plusieurs hôtels et ces lieux deviennent marquants. Ensuite, « morphée » fait référence à la nuit, aux rêves. C’est une manière de dire que la musique nous permet de réaliser nos rêves».

 

MDA : Quels sont vos thèmes de prédilection, ceux qui inspirent vos chansons?

Laurence, qui signe tous les textes nous répond : « J’écris autour d’émotions que nous vivons tous et qui nous touchent. La passion, les rêves et les ambitions. Ce sont des thèmes universels qui nous touchent. Par contre, sur le prochain album, nous livrons des réflexions sur l’Amérique, les États-Unis et des questions de sociétés comme le port d’armes ». Stéphane, qui est diplômé en philosophie, renchérit : « Même si par nos textes nous souhaitons faire réfléchir sur notre société, notre point de vue est plus existentiel qu’engagé ».

MDA : Entre le simple qui vient de sortir et votre premier album, je remarque une grande différence dans le style et le ton. Dernier jour est beaucoup plus rythmée que vos précédentes chansons. Est-ce que le nouvel album sera à son image?

Stéphane : « Nous aimons tous la pop accrocheuse et le rock. Autant la musique classique que la pop américaine nous influencent. Pour nourrir et bâtir notre signature musicale, nous pigeons un peu partout, sans restriction. Pour le prochain album, nous avons décidé d’offrir des chansons plus lumineuses et joyeuses sur le plan de la musique. Nous avons enregistré les mélodies et les voix en même temps, en gardant le plus simples possibles les arrangements. Nous sommes très fiers du résultat ».

MDA : Pourquoi avoir décidé d’enregistrer un deuxième album aussi rapidement après le premier?

Stéphane : « Parce que nous travaillons fort! Dès la fin de l’enregistrement du premier, nous avions déjà hâte de retourner en studio. Nous avons donc décidé de ne pas freiner notre élan et d’enregistrer les chansons au rythme de notre inspiration ».

MDA : L’industrie musicale semble en profonde mutation. Comme vous, de nombreux artistes n’attendent plus la parution de leur album pour rendre disponible leurs chansons. Récemment, certains artistes ont déclaré ne plus vouloir produire d’album puisque ce médium ne répondrait plus aux attentes des consommateurs. Que pensez-vous de la crise qui secoue présentement le marché du disque?

Stéphane : « Ça fait vingt ans qu’on nous annonce encore et encore la fin de l’album. Pourtant, il n’en est rien. Les véritables mélomanes vont continuer à souhaiter avoir en main un objet sur lequel sont rassemblées les chansons qui participent au même projet».

Laurence : « Tout le monde essaie de trouver la meilleure manière de vendre la musique et tentent de répondre aux changements que l’on observe. Puisque les gens sont de plus en plus nombreux à télécharger les chansons à la pièce ou consomment la musique en écoute libre sur Internet, certains arrivent à la conclusion que l’album n’est peut-être plus le bon véhicule pour faire rayonner la musique. À mon avis, l’industrie est en pleine mutation mais il faut arrêter de s’affoler. Nous n’assistons pas à la mort de l’industrie musicale telle que nous l’avons connue. Je pense que trop de mauvaise musique est produite, ce qui explique en partie la baisse des ventes d’albums. On doit investir temps et énergies pour produire un album de qualité. On doit aussi maîtriser ses instruments. Les consommateurs ne sont pas dupes et savent reconnaître les œuvres de qualité. Les musiciens dont la démarche artistique est sincère vont réussir à passer au travers ces changements et à durer dans le temps ».

Finalement, nous avons demandé à Laurence et Stéphane quels sont les artistes québécois qui les inspirent. Laurence apprécie particulièrement la poésie de Robert Charlebois dont elle avoue avoir récemment redécouvert l’œuvre. Elle a aussi été charmée par l’excellent PUNKT de Pierre Lapointe ainsi que MA d’Ariane Moffatt.

À notre grand étonnement et plaisir, Stéphane nous vante les mélodies et progressions d’accords du regretté compositeur Pierre F. Brault, à qui l’on doit notamment la musique de Passe-Partout (!), ainsi que Richard Desjardins.

Ceux qui souhaitent voir et entendre Hôtel Morphée ne seront pas déçus puisqu’ils offriront un spectacle gratuit le 15 juin à 20h dans le cadre des Francofolies.

 

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Myriam D’Arcy

Myriam D'Arcy Crédit André Chevrier
Myriam D’Arcy
Crédit André Chevrier

 

2 réflexions sur “Hôtel Morphée : pop qualité!

    rezurrection98 a dit:
    11 juin 2014 à 14:25

    voila le dernier clip du band les mots dits bonne ecoute http://www.youtube.com/watch?v=fcPgenXXIbw&list=UUD9gYaMlunkIoTH5DIB5QYQ

    […] aux accents beaucoup plus pop comme nous l’on expliqué les membres du groupe lors d’un entretien publié sur notre blogue plus tôt ce printemps. Les membres du groupe souhaitent livrer une réflexion sur l’Amérique, […]

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